














Théâtre d’une des luttes contre les démolitions massives de l’ère Drapeau.
Le 1er août 1975, date à laquelle la Ville de Montréal avait prévu le début de la démolition de la rue Saint-Norbert, un groupe de citoyens montréalais commencent l’occupation des 49 logements visés. Par ce squat de protestation, ils veulent empêcher la destruction de cette superbe petite rue, célébrée dans les peintures de plusieurs artistes reconnus. La Ville de Montréal prétendait avoir besoin du terrain pour aménager une cour de voirie municipale entre les rues Saint-Dominique et De Bullion, au sud du couvent du Bon-Pasteur. Les résidents, personnes âgées immigrantes et étudiants à faibles revenus, avaient été expulsés suite à l’expropriation de la rue.
Pendant près d’un mois, les occupants, soutenus par le Comité logement Saint-Louis et appuyés par Sauvons-Montréal, le RCM et de nombreux groupes populaires, réussissent à mobiliser l’opinion publique autour de la crise du logement et contre les démolitions massives effectuées par ou avec la bénédiction de l’administration Drapeau-Lamarre.
Début septembre 1975, les démolisseurs font sauter les toits des 49 logements de la rue Saint-Norbert et en chassent les derniers occupants. Après la démolition, la Ville n’entreprend aucun aménagement pour la voirie, ce qui était prévisible vu la forte pente du terrain. Elle met celui-ci en réserve pendant plus de vingt ans et l’on y trouve aujourd’hui des condos luxueux, comme l’avaient prédit les occupants en 1975.
C’est une des nombreuses mobilisations qui, neuf ans plus tard, contribuèrent à faire chuter le régime autoritaire et dépassé du maire Drapeau.