Montréal carrefour des peuples,
en suivant la rue Jean-Talon

Intérieur de l’épicerie de M. Lembo sur la rue Dante à Montréal, 1910. BAnQ.
Il suffit de se promener rue Jean-Talon, du métro Jean-Talon au métro du Parc, pour remarquer la diversité des origines et des cultures qui se manifeste dans les vitrines et les enseignes : Maghreb et Thaïlande, Afrique et Amérique latine, Sri Lanka et Vietnam. Dans ce secteur où les nouveaux arrivants apportent aujourd’hui les couleurs et les saveurs de leurs pays, on trouve aussi les traces des Montréalais d’autrefois.
Vers 1900, les quartiers au nord de la voie ferrée commencent à se lotir, puis à s’urbaniser. Entre 1898 et 1911, les paroisses canadiennes françaises se multiplient : Notre-Dame-du-Rosaire, Saint-Jean-de-la-Croix, Saint-Arsène, Sainte-Cécile. L’ancienne école Centennial témoigne de la présence des Anglo-Protestants; les Irlandais jouent à la crosse au stade Shamrock, aujourd’hui disparu. Mais depuis le début du vingtième siècle, Montréal devient aussi plus cosmopolite. La ville peuplée au dix-neuvième siècle de Canadiens français, de Canadiens anglais et d’Irlandais devient plus diverse, et les nouveaux quartiers accueillent les nouveaux arrivants. Aux alentours de la rue Jean-Talon les Italiens fondent la paroisse Madonna della Difesa, les synagogues juives s’insèrent dans la trame urbaine, les Syriens Libanais s’installent en remontant la rue Saint-Hubert ou la rue Saint-Denis. Plus tard les Grecs s’installent à Parc-Extension qui aujourd’hui accueille une centaine de nationalités où dominent Indo-Pakistanais, Haïtiens et autres exilés.
Il y a donc plus de cent ans que le secteur traversé par la rue Jean-Talon se situe au carrefour des cultures, et sa vitalité pluriethnique n’est pas près de disparaître.
Circuit à pied. Coût : 10 $. La visite a lieu, beau temps, mauvais temps.
Durée : 3 h 30 ; animateur : Bernard Vallée.