Saint-Léonard : un patrimoine menacé
Initié par un mouvement catholique de réforme sociale et urbaine, la Cité coopérative canadienne française va faire pousser ses bungalows ouvriers au milieu des terres du vieux village rural de Saint-Léonard-de-Port-Maurice entre 1956 et 1962. Premier développement résidentiel de Saint-Léonard, la coopérative de construction a initié la transformation du paysage agricole en banlieue. Elle constitue la plus importante expérience coopérative en habitation de l’après-guerre, par l’ampleur du projet et par les ambitions sociales des fondateurs qui voulaient en faire un véritable village coopératif, embryon d’une réforme plus large de la condition ouvrière au Québec. Expérience de solidarité sociale et d’un urbanisme nouveau, elle a été le terreau d’un mouvement nationaliste canadien français qui s’est particulièrement exprimé à la fin des années 1960 sur la question de la langue d’enseignement.
Aujourd’hui, au cœur de l’arrondissement complètement urbanisé de Saint-Léonard, ce rare et charmant témoin des utopies sociales et communautaires d’après-guerre disparaît peu à peu, effacé par les néo-manoirs surdimensionnés qui s’y imposent de plus en plus ; près de 20 % des maisons d’origine ont été déjà été détruites et aucune mesure n’a encore été prise pour conserver et mettre en valeur l’unité esthétique de ce quartier pionnier. La promenade permettra de s’interroger sur la pertinence de la protection du patrimoine modeste et récent, et les moyens de protéger les ensembles urbains cohérents et de qualité qui sont les rares témoins d’une époque, d’une pratique particulière d’aménagement ou d’un mouvement social.
Le Centre d’écologie urbaine de Montréal organise les Promenades de Jane.
Activité gratuite; s’inscrire auprès du Centre d’écologie urbaine de Montréal.
Durée : deux heures; animateur : Bernard Vallée.